21 décembre, 2007

Quand je serai grande... selon Proffe

Il y a une manie chez Proffe qui, je me demande, pourrait-être qualifiée de fascination, d’obsession ou simplement une passe. Dans ses jeux, dans ses dessins et ses réflexions, la mort, la maladie et les bobos sont souvent présents.

Prenez en exemple hier. Nous étions en train de dîner au resto, Compagnon, Proffe, Joyeux et moi. Proffe nous a rappelé qu’un jour elle serait une grande cuisinière et que se serait dans ce resto qu’elle voudrait travailler. (Il ne faut jamais sous-estimer l’effet persuasif que peuvent avoir des frittes sur un enfant!) Bonne idée lui avons-nous répondue. Proffe, l’air attristé, nous dit que malheureusement, ce ne sera pas possible. Et pourquoi donc? Elle nous répond qu’il y a déjà des gens qui travaillent ici. Nous la rassurons en lui expliquant que lorsqu’elle sera grande, ces gens ne travailleront plus ici et que le resto aura toujours besoin de nouvelles personnes pour y travailler.

Après un moment de réflexion et quelques frittes trempées dans la sauce brune, le ketchup et la sauce aux fruits, elle nous dit : Ha, va falloir que j’attende que tous ces gens soient vieux et qu’ils meurent pour travailler ici?, dit –elle d’un ton neutre.

Heu… dans un sens oui….

Également, lorsqu’elle joue aux poupées, ces dernières sont souvent malades. Quand elle dessine, son animal est souvent blessé.

Je m’interroge sur le pourquoi de cette chose. Et j’en reviens toujours à la même conclusion. Dès la première seconde de sa naissance et ce pendant plusieurs semaines, Proffe a beaucoup souffert. Elle est née avec un petit cœur qui ne fonctionnait pas bien. À dix jours de vie, elle a eu une chirurgie cardiaque majeure.

Cet enfant a connu la douleur avant la chaleur. Je ne peux m’empêcher d’y voir là l’inspiration de ses jeux et réflexions. Mais pour combien de temps cela restera-t-il si présent à son esprit?

Vivra t-elle toute sa vie connectée aux premières sensations qu’elle a ressentie?

Aucun commentaire: