03 novembre, 2008

Pousse, pousse ton pied dans ta botte! - suite par La Mère Michèle

Mère Michèle a soulevé un bon point suite à Pousse, pousse ton pied dans ta botte: le calvaire ne se termine pas à 8 ans! Et non! C'était sous-estimé qu'à l'adolescence ont devient, au grand désespoir de ses parents, comme tsé veut dire, tolérant au froid!

Je reprends donc ici, le billet posté chez La Mère Michèle au sujet des ados et de l'hiver. Bonne lecture!

Adolescence devrait être une science - ou la complainte d'une mère dépassée par l'un des grands mystères de la vie

Une science ou une technologie, avec son mode d'emploi, ses notices, ses compendiums, ses dictionnaires spécialisés.

Nous serions ainsi mieux équipés pour faire face à toutes les manifestations, mener à bien chaque expérience!

Suite à la complainte de Mi-trentaine avec "pousse, pousse ton pied dans la botte", je me suis faite cette réflexion.

Car logiquement, à force de répéter tous ces processus, un conditionnement quelconque aurait dû s'installer au fil des ans. Mystère à explorer, frontières à repousser, phénomène à étudier: il se trouve que c'est l'inverse! Au fil des anniversaires, les enfants désapprennent à s'habiller.

Si l'on reprend à la fin du billet pousse-pousse, on constate que l'enfant d'environ 8 ans enfile ses mitaines avant d'attacher son manteau, ce qui est le début des manifestations problématiques. L'étape suivante: mettre les mitaines dans sa poche au lieu de les mettre dans ses menottes. Et, en douce, retirer le bandeau ou la tuque pour les camoufler également dans les poches, devenues ventrues. Et ça c'est quand il ne clame pas tout bonnement avoir perdu ses choses, ce qui le sert encore mieux.

Apparaît ensuite progressivement le déni chez l'enfant, preuve ultime de son évolution vers la pré-adolescence: "y fait même po frette man!" Phrase meurtrière au coeur de la mère qui sait que son combat vient véritablement de commencer.

En effet, à mesure que l'enfant s'approche de l'état d'a-d-o, il prend de l'assurance. Un bon matin vous le voyez partir en douce avec le manteau ouvert, sans protection au cou. Dans un effort désespéré vous lui criez de revenir, mais l'univers conspire alors contre vous en sa faveur: le bus va bientôt passer !!! Puis c'est le tour des souliers qui viennent subrepticement remplacer les bottes, même par grands froids. C'est en apercevant avec stupéfaction les bottes d'hiver laissées pour mortes dans un coin sombre de l'entrée que la révélation vous frappe. Il ou elle se promène quelque part les pieds froids ou mouillés. De plus, il ou elle trouve son manteau d'hiver tout à fait horrible et menace constamment de l'oublier comme par hasard afin de le perdre à tout jamais, délivré croît-il naïvement, de l'obligation de se vêtir chaudement.

Vous punissez, vous menacez, vous envisagez de vous transformer en "bouncer" le matin, dans le cadre de porte. Rien y fera. Tout est désappris. Tous vos efforts concentrés avec amour et persévérance sur l'acte de s'habiller convenablement!

Vous repensez alors aux sueurs que vous aviez alors que vous vous acharniez sur votre bambin de deux ans (pousse, pousse, ton pied est-il au fond?). Vous vous rappelez la patience dont vous deviez faire preuve alors que votre jeune prenait un quart d'heure pour se vêtir, à la maternelle. Vous aviez cru alors travailler dans le bon sens. Vous aviez cru comprendre, être dans le coup, vous aviez même envisagé de gagner cette bataille de l'autonomie.

Je ne suis pas là pour vous décourager.
Mais non, ça ne passera pas!
Vous ne serez jamais moralement libérés avant que votre petit trésors ait atteint l'age de se marier sans votre consentement.
Il faut vous y faire tout de suite, surtout si vos enfants sont encore jeunes.
Autrement, la désillusion sera plus que cruelle.
Et vous ne pouvez abandonner. Il y va de votre devoir, de toute façon.

Il me reste l'hypnose sur adolescente têtue. Vous croyez que ça pourrait fonctionner?